Avec une pandémie qui a touché pratiquement toute la population mondiale, les assureurs sont exposés à pas mal de risques à la fois technique, financier et économique.
La mesure de la capacité d’absorption des pertes n’a jamais été aussi importante et au cœur des préoccupations des assureurs et des régulateurs de marché.
Après la crise financière de 2008, plusieurs normes prudentielles ont vu le jour afin de renforcer la solidité des institutions financières. La culture de la gouvernance par les risques a été instaurée « doucement » dans le fonctionnement stratégique et opérationnel des entreprises.
La mise en place des normes prudentielles et les différentes approches prospectives de gestion, a créé un macro-processus dynamique itératif au sein des sociétés d’assurance et de réassurance alignant les objectifs stratégiques et politiques internes et rétroagissant sur eux, bénéficiant ainsi d’un effet de synergie important. Cette mutation dans la gestion a engendré systématiquement une meilleure maîtrise des risques à tous les échelons de l’entreprise à travers la diffusion d’une culture des risques.
Le premier impact de la Covid 19 sur les sociétés d’assurance sera la mise en place davantage de cette culture de risque. Les objectifs stratégiques des entreprises seront désormais gouvernés par l’appétence globale au risque. Les objectifs déclinés en business model seront orienté vers l’identification exhaustive des risques. Une carence dans l’identification est au moins aussi grave qu’une mauvaise évaluation quantitative (et a minima les risques majeurs). Cette démarche anticipative de maîtrise de solvabilité sur l’horizon de la planification stratégique devra prévoir des scénarios de stress-test sur les principaux facteurs de risques. Ce processus de surveillance continue assurera d’une manière permanente la solvabilité des sociétés d’assurance.
Un rapport interne à l’attention des dirigeants doit être établi annuellement, suffisamment synthétique pour bien mettre en valeur les risques majeurs et les enjeux et ainsi servir d’outil de pilotage stratégique en temps de crise.
La covid 19 va dévoiler les faiblesses structurelles au niveau du secteur d’assurance dans pas mal de pays émergents et va mener sûrement à une transition longue, difficile et primordiale. Le coût de transition est certainement élevé mais l’erreur ça sera de privilégier le transitoire contre le permanent.